Approvisionnement en produits alimentaires – le CESCE répond aux interrogations des référents de quartier

Article paru dans le Journal de Saint-Barth n°1614 du 02 mai 2025

Le Conseil économique, social, culturel et environnemental (CESCE) a récemment mené et publié une étude sur l’approvisionnement alimentaire à Saint-Barthélemy. Les référents de quartier ont voulu en apprendre davantage et sont allés à la rencontre des conseillers.

L’une des caractéristiques du Conseil économique, social, culturel et environnemental (CESCE) est qu’il aime à travailler dans la discrétion. Un gage de sérénité, à n’en pas douter. Ainsi, le 14 février, le Conseil a publié sur son site (cesce-stbarth.fr) un rapport sur les enjeux du transport de marchandises à Saint-Barthélemy. Le document, qui vient poursuivre le travail engagé en mai 2024 par le CESCE, dresse un état des lieux de la situation actuelle, identifie les risques et les défis et propose des pistes de réflexion visant à atténuer les impacts des changements à venir et a mieux anticiper la gestion plus complexe des flux logistiques. Un travail qui a éveillé la curiosité de plusieurs référents de quartier, eux-mêmes soumis aux questions posées régulièrement par leurs voisins. Par conséquent, Davy Magras, Liza Blanchard et Emmanuel Leprince ont sollicité un entretien avec des élus du Conseil afin d’en apprendre davantage.

Grèves, escales, pannes…

Les questions posées sont celles qui taraudent la plupart des habitants de Saint-Barthélemy, à tout le moins lorsqu’ils ne disposent pas déjà des réponses. Par exemple : « Les pénuries de produits alimentaires sont-elles uniquement dues aux grèves des dockers français ? »

Réponse du CESCE : « Les pénuries ne sont pas dues uniquement aux grèves des dockers français, bien que celles-ci contribuent largement aux perturbations (33 jours de grèves totale ou partielle entre le 1er janvier et le 3 avril 2025). D’autres facteurs incluent les conditions météo défavorables sur l’Atlantique, les pannes de navires, la congestion du port de commerce de Public, les escales des bateaux annulées (livraison des conteneurs à Port of Spain au lieu de Sint-Maarten plusieurs fois par an, etc.) mais aussi les problèmes d’approvisionnement ou de préparation de commandes au sein des enseignes en métropole. L’approvisionnement en produits frais, très dépendant de la régularité des transports, souffre particulièrement de ces aléas cumulés. »

Pas d’escale supplémentaire pour Saint-Barth

Sur le fait que les magasins de Saint-Martin ne souffrent pas des mêmes manques, le CESCE explique : « Saint-Martin bénéficie de sources d’approvisionnement diversifiées du fait de sa double nationalité, d’un territoire plus grand, d’un plus grand nombre de magasins d’alimentation et d’infrastructures mieux adaptées, comme la société Frigodom, offrant du stockage réfrigéré. Saint-Barth, en revanche, ne bénéficie pas de ce type de structures et il y a toujours une escale supplémentaire pour la marchandise en provenance d’Europe : la Guadeloupe ou Sint-Maarten. » Une donnée que le Conseil développe dans son rapport.

Contraint par des directives de la France et de l’Union européenne, le groupe CMA CGM a adopté des navires plus respectueux de l’environnement, fonctionnant au gaz liquéfié (GNL) et au biométhane, avec une capacité de transport accrue. Les nouveaux navires pourront transporter jusqu’à 7.700 conteneurs de 20 pieds, soit 26 % de capacité en plus par rapport aux navires actuels desservant Sint-Maarten. Toutefois, ces nouveaux navires ne desserviront plus le port de Philipsburg (Sint-Maarten), se recentrant sur les grands ports maritimes de Guadeloupe et de Martinique, transformés en « hubs » portuaires. Ces modifications de lignes seront mises en place dès le prochain mois de septembre. Nul doute qu’elles auront des conséquences sur l’approvisionnement de Saint-Barth en denrées alimentaires.

Sint-Maarten ou la Guadeloupe ?

De fait, le CESCE explique que passer par Sint-Maarten « offre davantage de souplesse » pour acheminer la marchandise jusqu’à Saint-Barth : plus de compagnies maritimes, rotation plus courte. Mais il arrive que l’escale de Sint-Maarten soit omise par la CMA-CGM, lorsque le bateau prend du retard, au départ ou pendant la traversée. « Les conteneurs sont alors livrés sur une autre île (souvent Trinidad-et-Tobago) et il faut ensuite la réacheminer vers Saint-Barth ce qui rallonge les délais quand cela se produit », souligne le Conseil.

Parallèlement, choisir de passer par la Guadeloupe n’est pas non plus toujours une valeur sûre car « il y a moins de solutions pour acheminer les conteneurs jusqu’à Saint-Barth », indique le CESCE dans son rapport, ajoutant : « Les navires doivent être disponibles et sont moins nombreux. » De plus, les compagnies maritimes inter-îles respectent un planning strict et, quand un bateau en provenance d’Europe arrive avec du retard, les porte-conteneurs qui effectuent la liaison jusqu’à Saint-Barth continuent de remplir leurs autres contrats.

14 préconisations

Des retards qui ont pour conséquence principale d’arriver à destination avec, à bord, des produits déjà périmés. « En 2024, 26 tonnes de produits alimentaires ont fait l’objet d’une demande de destruction suite aux retards de livraison, explique le CESCE. Cela n’inclut pas les produits sortis des rayons et détruits lorsque la date limite de consommation est dépassée après leur mise en rayon. »

Pour remédier à une partie de ce gâchis, l’une des quatorze préconisations du CESCE porte sur le fait que les enseignes présents à Saint-Barth « explorent la possibilité de stocker des produits frais ou secs en Guadeloupe et à Saint-Martin auprès de sociétés spécialisées telles que Frigodom ».

Parmi les autres préconisations inscrites dans le rapport du CESCE, l’amélioration de l’accès aux marchandises périssables sur le port de Saint-Barth, le développement du fret aérien, la mise en place d’indicateurs de performances « afin d’évaluer l’impact de chaque acteur sur les retards de conteneurs », l’intégration de Saint-Barthélemy à la Caricom (Communauté des États de la Caraïbe), diversification des circuits d’approvisionnement (notamment auprès des voisins caribéens), développer une ligne commerciale directe avec la République dominicaine, optimiser le stockage portuaire…Un vaste chantier.

T.F

Le CESCE fait peau neuve

Article paru dans le Journal de Saint-Barth n°1596 du 20 décembre 2024

Depuis le mois de juillet, la nouvelle équipe élue du Conseil économique, social, culturel et environnemental présidée par Antoine Querrard a pris en main la gestion de l’organisme. Une nouvelle organisation qui a débuté par une refonte des outils de communication de la structure avec, notamment, l’actualisation du site internet. « Cela permettra à la population de consulter plus facilement nos travaux ainsi que les avis rendus par le CESCE, qui ont leur importance », souligne le président, qui précise : « Notre rôle est de représenter la société civile. Il est donc utile que la population puisse comprendre d’où viennent nos réflexions et nos propositions. »

Pour ce faire, une lettre d’information (« newsletter ») est d’ores et déjà accessible à toutes et à tous sur le site du CESCE (cesce-stbarth.fr) où les plus observateurs remarqueront la présence d’un nouveau logo.

Par ailleurs, le Conseil poursuit ses travaux de consultation auprès de personnes qui ont eu à occuper des postes à responsabilité sur l’île, ou qui en exercent actuellement, afin d’établir une liste de sujets à traiter en priorité. Avec le recul et les qualités d’analyse nécessaires. Les grands thèmes qui ressortent de ces consultations sont d’ores et déjà connus. L’aménagement du territoire, la question des compétences et de l’évolution institutionnelle, l’accentuation de la coopération régionale, le développement de la culture et du patrimoine de l’île, la transition énergétique mais aussi le système d’éducation et de formation, une vaste réflexion sur le logement, le transport, etc.

Pour résumer, les travaux en cours sont nombreux au sein du CESCE, dans le prolongement de ceux engagés depuis des années mais avec une équipe renouvelée.

T.F.

Antoine Querrard élu président du CESCE

Article paru dans le Journal de Saint-Barth n°1576 du 18 juillet 2024

Le Conseil économique, social, culturel et environnemental de Saint-Barthélemy a un nouveau président. Le vendredi 12 juillet, les membres du CESCE ont élu Antoine Querrard qui, par ailleurs, préside la société Solutech. Il a été préféré au président sortant, Pierre-Marie Majorel, qui se portait candidat pour un troisième mandat d’affilée. Lors du vote, qui s’est tenu à bulletins secrets dans la salle des délibérations de l’hôtel de la Collectivité, Antoine Querrard a recueilli neuf voix sur quinze. Candidat lors de l’élection de 2019, il occupait depuis l’un des deux sièges de vice-président.

Une vision à long terme
« Une nouvelle génération doit pouvoir participer à la vie et aux institutions locales, commente le nouveau président. Le CESCE est la quatrième institution de l’île et elle est représentante de la société civile. Naturellement, elle a une vraie opportunité de travailler sur la vision à long terme, tandis que la Collectivité va être plus dans l’opérationnel, dans la gestion immédiate. Le CESCE a cette capacité à travailler à cinq, dix ou vingt ans. » Le premier objectif de la nouvelle présidence sera de définir les sujets prioritaires pour Saint-Barthélemy. « Quand ils seront définis, nous rencontrerons les différentes institutions et agences de la Collectivité pour s’assurer qu’il n’y a pas de doublon que là où nous pouvons collaborer, on collabore », précise Antoine Querrard, qui ajoute : « L’objectif premier est la collégialité et la définition des priorités à travers des ateliers. C’est la clef de ce nouveau CESCE. » Un conseil qui ne comptera sans doute plus son ancien président dans ses rangs lors de sa prochaine réunion.

En effet, Pierre-Marie Majorel n’a pas caché sa déception à l’annonce des résultats. Certes, il a reçu les félicitations conjointes du président de la Collectivité, Xavier Lédée, et du préfet délégué de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, Vincent Berton. Les deux hommes ayant salué son « travail constant et sein », son « implication » ainsi que son « engagement ». Des éloges qui n’ont en rien atténué la déception de Pierre-Marie Majorel, qui a n’a d’ailleurs pas souhaité s’exprimer au sortir de la réunion d’élection.

Au terme de ses deux mandats successifs, de mai 2014 à juillet 2024, Pierre-Marie Majorel peut dresser un bilan des plus productifs de son activité à la tête du CESCE. En voici une liste non exhaustive : un rapport sur la transition énergétique en 2016, le Plan de mobilité 2025, un rapport sur l’aménagement du territoire en 2018, une commission sur la formation et l’avenir de l’emploi (de septembre 2019 à octobre 2021), la commission protection sociale (juin 2022 à mai 2023), mais aussi des rapports sur l’encadrement des loyers et sur l’anticipation des effets du changement climatique. Une succession de travaux sur lesquels la Collectivité comme la préfecture ont pu ou pourront s’appuyer au moment de prendre des décisions. Sous la présidence de PierreMarie Majorel, le CESCE a été associé à la Mission diligentée par l’Etat pour évaluer les dégâts et les besoins de l’île après le passage de l’ouragan Irma en 2017. Il a également porté le projet jeunesse en 2018, lancé la même année une réflexion sur la maison des saisonniers, constamment plaidé pour la mise en place d’un observatoire économique, mené des recherches sur les raisons de la hausse des tarifs des carburants, incité la Collectivité à considérer la question de la sécurité sur l’île comme un sujet de premier plan en lui offrant des pistes de réflexion et d’action, mais aussi travaillé sur l’épineux dossier des sargasses. Sans oublier les nombreux avis rendus sur les budgets de la Collectivité et de nombreux dossiers d’importance.

Pour Antoine Querrard et la nouvelle équipe, le premier défi sera, par conséquent, de maintenir la constance et l’implication dont le CESCE a su faire preuve depuis dix ans. En y apportant la touche de nouveauté réclamée lors du vote du vendredi 12 juillet.

T.F.

Les membres du CESCE officiellement désignés

Article paru dans le Journal de Saint-Barth n°1570 du 06 juin 2024

Un arrêté du ministère de l’Intérieur et des outre-mer daté du 29 mai désigne « les personnalités qualifiées » qui vont constituer le conseil économique, social, culturel et environnemental de Saint-Barthélemy (CESCE) pour une durée de cinq ans. Il s’agit de Pierre-Marie Majorel, président « sortant », Liza Blanchard et Antoine Querrard.

Au titre des activités économiques, les personnes suivantes ont également été désignées : Vincent Beauvarlet (par le comité du tourisme de Saint-Barthélemy), Thomas Gréaux (par la Chambre économique multiprofessionnelle), Graziela Magras-Dominique (par désignation du préfet, après avoir fait le constat d’une candidature unique et « d’absence d’accord des associations représentant les métiers du commerce », précise l’arrêté préfectoral du 31 mai), Lionel Laplace (par l’association du transport, du bâtiment et des travaux publics), Fabrice Moizan (par l’association des hôtels et villas), Jean-Claude Dufour (par l’association des restaurateurs), et Michel Maurel (par désignation du préfet, « après constat de l’unique candidature exprimée et de l’existence d’une seule association représentant les professions libérales », souligne l’arrêté préfectoral du 31 mai).

Pour les activités sociales, culturelles et environnementales, les personnalités désignées sont Davy Magras (par l’association des jeunes ouvriers et étudiants), Emmanuel Leprince (par désignation du préfet, candidature unique et « absence d’accord des associations culturelles et sportives de quartier », indique l’arrêté préfectoral du 31 mai), Sébastien Gréaux (par désignation du préfet, « après constat de l’unique candidature exprimée et de l’absence d’accord des associations œuvrant dans le domaine de l’environnement », selon l’arrêté préfectoral du 31 mai), Lisa Beronius-Magras (par l’association Saint-Barth des amis de la Suède) et Maxime Guibert (par l’association des retraités de Saint-Barth).

Le CESCE remet son rapport sur les effets du changement climatique

Article paru dans le Journal de Saint-Barth n°1564 du 25 avril 2024

Le 16 octobre 2023, pour la première fois, la préfecture des Iles du Nord a saisi le Conseil économique, social, culturel et environnemental de Saint-Barthélemy. Une saisine qui avait pour objet la rédaction d’un rapport destiné à anticiper les effets du changement climatique à Saint-Barthélemy. La préfecture ayant effectué la même démarche auprès du CESE de Saint-Martin. Le 12 avril, le président du Conseil de SaintBarth, Pierre-Marie Majorel, a remis son rapport en main propre au préfet délégué des Iles du Nord, Vincent Berton.

« Sur nos petites îles, pris dans les contingences du quotidien, nous vivons sur un temps court et il est parfois difficile de se projeter dans l’avenir, le futur, explique le représentant de l’Etat. Mais compte tenu des évolutions climatiques, on peut légitimement se poser la question de savoir combien de temps le modèle unique de Saint-Barthélemy va pouvoir perdurer. Pour cela, nous avons besoin d’une réflexion critique. Car nous évoluons dans l’une des régions du monde la plus touchée par le phénomène du changement climatique. On le constate sur les questions de transport, d’énergie, de logement, etc. Or, il y a une absence totale de prise de conscience de ce phénomène sur la réalité pratique de nos îles. » Le CESCE a donc été mandaté pour mener cette réflexion.

« Nous avons tout fait nous-mêmes, avec les moyens du bord », assure Pierre-Marie Majorel. Si le président du CESCE reconnait que les réponses apportées au questionnaire mis en ligne n’ont pas été nombreuses, il remarque qu’elles ont été « très éclairantes ». Il souligne également le précieux concours des membres de l’université de Montpellier 3, qui conduisent le projet Safe Saint-Barth, et de l’université des Antilles « pour disposer des informations les plus fraiches possibles », précise Pierre-Marie Majorel, qui mentionne aussi l’Agence territoriale de l’environnement, l’association INE (Island nature experience) et le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières).

Afin de préserver le modèle économique de l’île ainsi que son mode de vie, le CESCE a émis une série de préconisations. Comme celle de développer des circuits courts pour les approvisionnements, de multiplier l’installation de citernes, de préserver le récif corallien en lui ajoutant des coraux artificiels, mais aussi en poussant les entreprises et la Collectivité à privilégier l’économie circulaire et le développement local par l’agriculture et l’élevage.

En mai, la Cop (conférence des parties) se réunira à nouveau pour travailler autour de différents ateliers consacrés, notamment, à l’urgence climatique.

Le CESCE rend un avis favorable sur le budget primitif 2024

Article paru dans le Journal de Saint-Barth n°1559 du 21 mars 2024
Le 15 mars, le Conseil économique, social, culturel et environnemental président par PierreMarie Majorel a rendu un avis favorable sur le rapport qui concerne le budget primitif 2024. Le même qui sera soumis au vote des élus ce jeudi soir.

Dans son avis, le CESCE note que « le budget 2024 reflète la stratégie financière que la collectivité souhaite mettre en place en s’appuyant sur quatre fondamentaux indispensables au maintien d’une situation saine ». Et de citer la maîtrise des dépenses de fonctionnement, une optimisation de la perception des recettes, la volonté de ne pas recourir à l’emprunt et celle de maintenir une basse pression de la fiscalité locale. Des principes de « bonne gestion prudentielle » que le Conseil « approuve ».

Le CESCE invite toutefois la Collectivité à « garder à l’esprit le contexte inflationniste mondial qui pénalisera le budget » et met en garde « sur le fait que l’arrêt de certains projets entraînera inévitablement une augmentation des dépenses d’investissement ». Une référence à la suspension du projet de salle de spectacle et de parking à Gustavia qui a occasionné, assure le Conseil, « une révision du montant de l’autorisation de programme qui est passée de 22 à 31 millions (d’euros) ».

Sur la question du logement, le CESCE estime que le foncier détenu par la Collectivité est actuellement « suffisant pour construire tous les logements dont elle a besoin, y compris pour aider à loger les personnels de l’hôpital et de l’Ehpad ». Le Conseil préconise la réalisation d’une étude d’urbanisme portant « sur le reste à construire dans l’île » afin de « mesurer tous les impacts en matière de densification, de consommation d’eau et d’électricité, de mobilité et de réalisation de nouvelles infrastructures ».

Enfin, le CESCE « encourage vivement le conseil territorial à mettre tout en œuvre pour résoudre les tensions et querelles internes qui ne sauraient être profitables à l’intérêt général ». Nul doute que cette suggestion sera appréciée par le président de la Collectivité.

Le CESCE anticipe le changement climatique

Article paru dans le Journal de Saint-Barth n°1555 du 22 février 2024

Saisi le 16 octobre dernier par la préfecture de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin pour rédiger un rapport sur l’anticipation des effets du changement climatique à Saint-Barth, le Conseil économique, social, culturel et environnemental (CESCE) a rendu un document de 71 pages. Pour arriver à ce résultat, dans un délai des plus réduits (moins de deux mois), le président Pierre-Marie Majorel et ses conseillers ont travaillé avec les universités des Antilles et de Montpellier, le BRGM (bureau de recherches géologique et minières), Météo France, l’Agence territoriale de l’environnement et Eden Gréaux, diplômée d’un master 2 en gouvernance des risques environnementaux. Le CESCE s’est également appuyé sur un questionnaire qu’il a soumis par voie électronique à la population de l’île.

Les demandes de la préfecture portaient sur les effets du réchauffement climatique sur la vie sociale, l’activité économique, l’écosystème et les ressources de SaintBarthélemy. Elles consistaient aussi à apporter des solutions pour remédier à ces éventuels bouleversements. Notamment liés à la hausse annoncée de la température globale lors du 6e rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).

Dans son rapport, le CESCE présente les conséquences du changement climatique sur l’activité cyclonique et l’érosion du littoral, sur la pluviométrie, les températures, les courants marins, mais aussi les politiques publiques à conduire. Plusieurs pistes sont avancées par le CESCE, comme investir dans des structures pour augmenter la production d’eau potable, développer une économie circulaire et les énergies renouvelables…

Le rapport du CESCE est téléchargeable sur le site internet du Conseil (cesce-stbarth.fr). Un prochain article reviendra plus en détail sur le contenu de ce document.

Avis mitigé du CESCE

Article paru dans le Journal de Saint-Barth n°1546 du 21 décembre 2023

Le Conseil économique, social, culturel et environnemental a transmis un avis au conseil territorial avant la séance de jeudi. Il y considère la création de la destination « locations touristiques » dans le droit de l’urbanisme comme « un ajout cohérent ».

« Il va contribuer à améliorer les informations fournies lors des dépôts de demandes d’autorisation », constate-t-il. Sur la mise en place d’une liste de sept usages auxquels peuvent être affectés les locaux d’habitation ou d’hébergement, le CESCE estime qu’il s’agirait « d’une petite révolution par rapport à la situation actuelle et aux habitudes des habitants, particulièrement les propriétaires fonciers locaux les plus modestes qui détiennent directement leurs biens et ne sont pas organisés en société ». Ces derniers n’étant, pour l’heure, assujettis à la moindre déclaration. Enfin, sur le droit de préemption urbain, le CESCE émet des réserves et s’interroge sur son utilité. Une modification qui, selon le Conseil, « pourrait être mal accueillie et provoquer un fort émoi au sein de la population ». Le conseil territorial en a été la parfaite illustration.

Enquête du CESCE sur le réchauffement climatique

Article paru dans le Journal de Saint-Barth n°1543 du 30 novembre 2023

Lors d’une précédente édition du JSB (1541), un article était consacré à la mission confiée par la préfecture des Iles du Nord au Conseil économique, social, culturel et environnemental (CESCE) de Saint-Barthélemy afin de mieux définir les habitudes des habitants de l’île en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Principalement pour disposer d’une base de travail dans le but d’apporter des solutions locales qui pourraient convenir à la population dans son ensemble. Pour ce faire, le CESCE propose un questionnaire anonyme afin de recueillir les idées et les avis des habitants de Saint-Barth. « La consommation électrique sur le territoire bat des records, écrit le CESCE sur son site. Les coûts augmentent et préoccupent les habitants de l’île. Rappelons que, grâce aux aides de l’État, ces coûts restent pourtant largement inférieurs aux coûts de production (…) Sur notre petite île de Saint-Barthélemy, dépendante de l’extérieur et soumise à des risques de catastrophes naturelles, comment pourrions-nous adapter nos modes de vie et nos activités afin d’anticiper et faire face aux effets du réchauffement climatique ? »

Le questionnaire est accessible en ligne (https://bit.ly/cesce-sbh) ou par le biais d’un QR code. Il comprend douze questions qui propose des réponses multiples.

1 – À quel point vous sentevous concerné(e) par les effets du réchauffement climatique ?
2 – Pensez-vous que SaintBarthélemy est suffisamment préparée pour faire face aux effets du réchauffement climatique ?
3 – Dans votre vie quotidienne, que pourriez-vous décider d’adapter ou de changer pour réagir aux effets du réchauffement climatique ?
3 bis – Dans votre vie quotidienne, que pourriez-vous décider d’adapter ou de changer pour réagir aux effets du réchauffement climatique ?
4 – Envisagez-vous d’installer des panneaux photovoltaïques pour réduire votre consommation en énergies fossiles ?
5 – Dans le cadre de votre activité professionnelle, que pourriez-vous décider d’adapter ou de changer pour réagir aux effets du réchauffement climatique ?
5 bis – Dans le cadre de votre activité professionnelle, que pourriez-vous décider d’adapter ou de changer pour réagir aux effets du réchauffement climatique ?
6 – Quelles pourraient être les principales actions à entreprendre par les institutions (État et Collectivité) pour réagir aux effets du réchauffement climatique ?
6 bis – Quelles pourraient être les principales actions à entreprendre par les institutions (État et Collectivité) pour réagir aux effets du réchauffement climatique ?
7 – Commentaire libre que vous souhaiteriez exprimer en lien avec le sujet.

Les cinq dernières questions concernent le sexe, la tranche d’âge, l’activité professionnelle, le nombre d’années de présence sur l’île et le temps que la personne répondant au questionnaire entend passer encore à Saint-Barth.

Il suffit, pour finir, de cliquer sur l’onglet « envoyer » pour adresser le questionnaire rempli au CESCE. Une opération qui ne prends qu’une poignée de minutes.

Le CESCE saisi sur les effets du changement climatique

Article paru dans le Journal de Saint-Barth n°1540 du 9 novembre 2023

Le préfet délégué des Iles du Nord, Vincent Berton, a saisi le Conseil économique, social, culturel et environnemental (CESCE) de Saint-Barthélemy, ainsi que la Collectivité territoriale, sur une question des plus cruciales en ce – presque – quart de siècle : l’anticipation des effets du changement climatique. « Les effets de gaz à effet de serre ont réchauffé le climat à un rythme sans précédent au cours des dernières années, écrit le préfet dans son courrier. La décennie 2011-2020 fut ainsi la plus chaude de l’histoire. » Le CESCE a donc été missionné afin de répondre à deux questions. Comment le réchauffement climatique va-t-il se traduire sur la vie sociale, l’activité économique, l’écosystème et les ressources de Saint-Barthélemy ? Quelles sont les mesures à prendre pour adapter le territoire, nos activités et nos modes de vie à ces effets ?

Une population qui « ne se sent pas forcément concernée »
« Le sujet est centré mais très vaste, remarque le président du CESCE, Pierre-Marie Majorel. Il ne faut pas se perdre en conjectures. » Par conséquent, pour éviter de se disperser, le CESCE envisage d’ores et déjà de mener deux actions. La première va consister en une consultation des citoyens par le biais d’un questionnaire. « L’objectif est de choisir des questions qui permettront de déterminer leur niveau de sensibilisation et de responsabilisation à la problématique du réchauffement climatique, estime Pierre-Marie Majorel. Il nous faudra ensuite en faire l’analyse pour formuler des propositions. » Un travail de longue haleine pour lequel le CESCE ne dispose que d’un temps limité. En l’occurrence, deux mois. « C’est la première fois que le Conseil fait l’objet d’une saisine de la préfecture, souligne son président. L’objectif sera donc de savoir quelles solutions imaginent nos concitoyens, quels sont leurs souhaits, quelles transformations ils envisagent et aussi quels efforts ils consentent à fournir ? Le problème est que les gens ne se sentent pas forcément concernés. Ils ont la tête dans le guidon de leur vie. Pourtant, la réalité est qu’il existe une réelle hausse des températures. » Sur une île qui vit du tourisme et fonctionne à 90% grâce à des importations, nul besoin d’être un grand analyste pour en déduire que son bilan carbone est des plus mauvais. Pierre-Marie Majorel évoque donc la question de la mise en place d’une économie qui se voudrait davantage circulaire. Néanmoins, avant même de se pencher sur le modèle économique, le président du CESCE s’interroge sur la pérennité de l’existant face au réchauffement climatique puisqu’il remarque : « Sans transport aérien, le modèle économique de Saint-Barth ne tient pas. Celui-ci pose pourtant un véritable dilemme puisque c’est le secteur où les émissions augmentent le plus. » Et de se questionner sur le Plan européen qui s’engage sur une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, alors même que le Plan pour le secteur aérien porte à 2050.
Quoi qu’il en soit, le CESCE et son président ont de belles journées de réflexions devant eux pour élaborer le questionnaire qui sera soumis à la population. Il va sans dire que le CESE de Saint-Martin a également été saisi par le préfet des Iles du Nord sur cette même problématique.